Passage : 23h30-00h30
Le rock, mais plus encore. Révélé il y a quelques saisons grâce au potentiel abrasif de ses riffs, le duo formé par Maëva et Hugo impose sa stylistique musicale pour le moins singulière dans l’hexagone, ainsi qu’une aisance insolente à manier la langue française, grâce à son épatant premier album, 11 :11.
En 2019, c’est le premier concert, le premier clip, les premières sessions en studio. Le patronyme de Bandit Bandit, lui, a vu le jour lors d’une séance photo avec un ami, dans un décor désertique, bardés de foulards, santiags et pistolets. Quant à la répétition, c’est pour mieux souligner la dualité du projet qui, très vite, trouve son public, grâce à des morceaux aussi percutants que « Maux », le premier écrit en français, et un imaginaire qui incite la presse à les surnommer les Bonnie & Clyde du rock.
Après deux EP électrifiants, Bandit Bandit et Tachycardie, il s’agissait, pour le duo, d’« aller voir plus loin que le rock » sur un 11 :11 réalisé par Azzedine Djelil (Rita Mitsouko, Catherine Ringer, Minuit, Lulu Van Trapp…). De mélanger les genres, de cultiver le champ pop dans toute son amplitude avec, comme fil rouge entre le rock brut et l’alternatif plus sophistiqué. Jusqu’ici auto-centrés et cathartiques, les textes de Bandit Bandit restent intimes sur 11 :11 tout en s’avérant politiques, affranchis de la pudeur, se jouant des mots. Leur musique débridée, résonne fort tout au long d’un album dévorant d’un désir aussi insatiable que contagieux.